Sotchi, 15 février 2014, 17h00. Dans moins d'une demi-heure, le 1 500m débute. Dans plus de deux heures je monterai sur le podium des Jeux Olympiques! J'en suis sûr, persuadé, tous les voyants sont au vert. Je suis affamé de victoire. Je vais les avaler, les croquer. Les Kramer, Blockhuijsen et autre Yuskov, je n'en ai que faire. Je suis en configuration médaille et rien d'autre!
Ils sont tous là tout près de moi. Ils ont l'air plutôt relax, tranquille, impassible avec ou sans écouteurs. A me croire isolé dans ma rage de conquête. Certains s'échauffent, d'autres se font masser. Il y a ceux qui causent et ceux qui se taisent. Autour d'eux gravitent les entraîneurs, cette race à part! Toujours les plus nerveux à distiller leurs "bons" conseils, à vérifier le matériel, à faire reluire le patin comme si la performance en dépendait. On les écoute puis on les entend et petit à petit leur voix se transforme naturellement en fond sonore monotone.
Plus que quelques minutes, enfin, je trépigne! J'attends ça depuis une longue semaine. Sur le 5 000m, seul Yuskov a osé me devancer. Si le temps s'était arrêté à 1:45.23 au 1 400m
et/ou à 2:14.69 au 1 800m de samedi, l'argent se serait attaché autour de mon cou. Je suis rapide, rapide, rapide! J'entends le vacarme de l’arène. Les vibrations? Mon corps les captures. Je suis un mille pattes avec des fourmis dans chaque jambe.
Je m'appelle Bart Swings, je suis patineur de vitesse et je vais remporter la 6e médaille belge de l'histoire des JO d'hiver, la 4e d'après-guerre, la 1ère depuis 16 ans et celle de bronze remportée par mon coach Bart Veldkamp en 1998 à Nagano! J'entre en piste...
Rue du stade
Côté Pile: le rêve, la passion, la performance, le dépassement de soi. Côté Face: l’appât du gain, la triche, la violence, le dopage. Ce blog c'est le sport en général, à Bruxelles plus particulièrement.
mardi 11 février 2014
jeudi 23 janvier 2014
Quenelles: attention les boulettes
Allez je
me lance, quitte à mettre les pieds dans le plat… Il faut dire que finalement
c’est bien de ça dont on parle encore et toujours : d’alimentation !
Tout aussi à la mode que Dieudonné qui a trouvé le bon filon. « Top Chef »,
« Master Chef », « Un diner presque parfait », « Le
meilleur pâtissier », etc… à la télévision l’overdose de quenelles est
avérée, entérinée, signée, ho mo lo guée! Et alors qu’on frise
l’indigestion, qu’on aime ou pas les quenelles, le téléspectateur en redemande.
A croire qu’à force d’en ingurgiter les quenelles ont un effet envoutant sur le
corps et l’esprit.
A ce
constat, pas plus tard que vendredi dernier, je suis parvenu à les éviter de
toute justesse alors qu’elles me faisaient de l’œil.
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Suggestions du 17/01/2014 |
Vous
n’imaginez pas le « ouf » de soulagement quand, 4 jours plus tard,
j’apprenais qu’un premier belge était aux urgences pour indigestion alors que jusque-là seul l'hexagone avait été touché par l'épidémie. Le communiqué de presse médical de Romelu
Lukaku disait ceci : « Je ne
pense pas qu'il (lisez Nicolas Anelka, importateur officiel de quenelles au Royaume-Uni) devrait être sanctionné pour ça, il
supportait simplement un artiste en France. Il ne faut pas en faire tout un
plat. J'espère qu'il ne sera pas suspendu parce que c'est un joueur que les
gens veulent voir sur le terrain. Quand j'étais jeune, c'était mon idole et il
l'est toujours. »
Tweets de Romelu Lukaku |
Heureusement,
très rapidement, le petit oiseau blanc sur fond bleu de mon IPhone m’informait
qu’il ne s’agissait que d’une alerte sans risque d’aggravation, ni de
contamination.
Rendez-vous compte : en l’espace de 12h, les Diables Rouges ont perdu un de leurs deux seuls planteurs de but avant de le récupérer in-extrémis. Ce n’était pas les ligaments croisés mais les quenelles ont très mauvaise presse actuellement. Leur simple préparation provoquerait des séquelles irréversibles.
Plusieurs
joueurs tricolores français de renom - Nicolas Anelka, Samir Nasri, Mamadou
Sakho, Mathieu Deplagne (désigné « quenelle d’or » par M’bala M’bala
himself) traversent une phase de sursis plus ou moins intense auprès d’une
population méfiante.
Bref, il vaut donc mieux ne pas y goûter, histoire
d’éviter une mort possible. Les footballeurs ont tout intérêt à s’astreindre
au régime alimentaire prescrit par leur médecin sportif, plutôt que de tenter
la roulade (culinaire on s'entend) synonyme de belle boulette.
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Liverpool, Merseyside, Royaume-Uni
lundi 13 janvier 2014
Par amour… sans raison
Qu'est-ce qu'on n'accomplirait pas par
amour? Par amour l'homme, au sens de l'être humain, prouve quotidiennement sa
capacité à faire tout et n'importe quoi, dans les limites de l'acceptable comme
dans l'inacceptable, l'intolérable. Mais l'on s'éloigne car l'amour n'est
souvent pas ou plus la raison qui explique le n'importe quoi, il en est
l'excuse devenue irrecevable au fil du temps.
Qui oserait prétendre que Johan
Vermeersch n'aime pas le Daring de Molenbeek ou le RWDM ou le FC Molenbeek
Brussels Strombeek ou le FC Brussels ou encore le RWDM Brussels? Certes il y a
bien eu, il y a longtemps de cela alors qu'il avait encore des crampons aux
pieds, ce flirt de plusieurs années avec Courtrai et une petite passe à La
Gantoise, mais les jolies flamandes n'ont jamais foudroyé Johan comme Molenbeek
l'a fait. Il y a débuté comme pro, comme entraîneur, comme président. Il a
accepté sans compter que sa belle soit sa caisse sans fond jusqu’à s’autoproclamer
« Con »! Vermeersch amoureux fidèle? Personne n’oserait
prétendre le contraire.
Sauf qu’au fil des années, l’amour s’est
étiolé, il s’est banalisé, la routine en résumé. L’amour est intact sans doute
mais son existence profonde, la passion raisonnable qui est sensée l’amener à
bon port, a vécu. Les amants s’aiment, se respectent mais ne vivent plus
ensemble. Ils font chambre à part. Le capitaine pense pouvoir garder le cap
mais son équipage a déserté le navire. Il est seul, très seul, trop seul avec
cette angoisse de l’échec amoureux. Car pour un "self made man" comme Vermeersch,
l’échec s’apparente à l’insomnie garantie.
A qui la faute? A l’Union belge à
qui Johan reproche de ne pas protéger ses jeunes joueurs qui partent
gratuitement alors qu’ils n’ont pas encore d’acné? Aux politiques pour
ne pas suffisamment promouvoir et subsidier le football bruxellois? Ou à
Johan lui-même pour avoir cru qu’il allait y arriver seul sans communiquer – je
l’entends encore expliquer à la presse il y 5 ans qu’il allait faire un pas de
côté dans la gestion quotidienne, ça a duré une saison tout au plus - , sans
collaborer, sans payer parfois, à coups de gueule, de sang, à tenter de
déplacer des montagnes à la seule force de ses bras? La faute à tous mais
à Johan beaucoup. Au fil des années, nombreux sont ceux qui ont voulu l’aider,
qui ont cru en son amour éternel car sa belle du RWDM, eux aussi ils l’aimaient
et l’aiment. Albert Cartier, Michel De Wolf, Thierry Dailly, Christophe Dessy,... - ce
ne sont là que les plus récents -, je les ai côtoyé et, non, ce n’étaient pas
tous des mercenaires : le club du stade Edmond Machtens ils l’avaient ou
ils ont appris à l’avoir dans la peau. Johan était-il jaloux ? Ils sont
tous partis un jour.
Quant aux supporters, Johan les craint
plus que tout. Amoureux inconditionnels comme lui, fidèles comme lui, passionnés
comme lui, les fans et le RWDM c’est l’histoire d’une vie et d’un imaginaire
collectif. Sans eux, Johan sait que toute cette histoire n’aurait jamais existé.
Avec le temps, le Président s’est mis à dos ses alliés d’hier. Alors, à coup de
faux espoirs, ils n’y croient plus. Les supporters craignent que Johan emporte le
club de son cœur dans sa tombe. Le mariage semble bel et bien consommé. Alors pour
tout le monde : puisse l’amour ne pas l’emporter sans raison quitte à
vivre une vie plus modeste que la D2 belge.
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